Téléconsultations : le syndicat des médecins généralistes appelle à une régulation forte

Téléconsultations : le syndicat des médecins généralistes appelle à une régulation forte
15 Déc. 2023

En se fondant sur les conclusions d'une enquête réalisée par les CPAM d'Île-de-France, qui compare les téléconsultations effectuées par les médecins traitants à celles des praticiens des plateformes spécialisées, le syndicat s'oppose à ce qu'il considère comme un "abus du système de santé".

Dans un communiqué publié le samedi 2 décembre, MG France dévoile les résultats d'une étude portant sur les pratiques de téléconsultation menée par les CPAM d'Île-de-France. L'objectif était de comparer les téléconsultations réalisées d'un côté par les médecins généralistes pour leur patientèle habituelle et de l'autre par les médecins intervenant sur des plateformes spécialisées. Selon MG France, ces résultats mettent en évidence les "impacts négatifs" de ces téléconsultations détachées du parcours de soins.

Ainsi, 82% des patients ayant eu recours aux téléconsultations via des plateformes sont âgés de 16 à 39 ans, comparativement à 51,8% chez les médecins traitants, et 90% ne présentent pas de pathologie chronique reconnue. Pour MG France, il est donc clair que la cible est "clairement manquée" : "les principaux 'bénéficiaires' de ces téléconsultations ne sont donc pas les patients âgés poly-pathologiques sans médecin traitant, contrairement à ce qu'on a cherché à nous faire croire".

Le syndicat souligne également le coût élevé de cette pratique, indiquant que 26% des téléconsultations effectuées via des plateformes font l'objet de facturations majorées pour des consultations de nuit ou de dimanche. Ces majorations, parfois injustifiées, ont été mises en lumière, notamment en Seine-Saint-Denis, où les vérifications de facturation de la CPAM ont permis de récupérer 1 million d'euros, selon les informations fournies par MG France.

Par ailleurs, le syndicat remet en question la qualité et la pertinence des soins dispensés, notant que les médecins des plateformes prescrivent 2,5 fois plus fréquemment des antibiotiques que les médecins traitants (14,7% contre 5,8%). De plus, il souligne qu'une nouvelle consultation a souvent lieu dans la semaine qui suit la première, une tendance observée dans 6 sur 10 téléconsultations de médecins généralistes (alors en présentiel), comparativement à seulement 12% des téléconsultations classiques.

Dans le contexte actuel des négociations conventionnelles, où l'efficacité et la pertinence des recours aux ressources sont des enjeux majeurs, MG France estime qu'il serait incompréhensible de tolérer la persistance de ces dysfonctionnements dans le système de santé. Le syndicat appelle instamment à une régulation rigoureuse des pratiques de téléconsultations, d'autant plus que l'Assurance maladie elle-même a objectivé les problématiques dénoncées, incitant MG France à demander une reproduction de cette enquête à l'échelle nationale.

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