Congés menstruel : Une proposition de loi va voir le jour en France

Congés menstruel : Une proposition de loi va voir le jour en France
21 Avr. 2023

Dans certaines entreprises, les femmes peuvent avoir accès à un congé menstruel pour pallier les douleurs menstruelles. Bien que chaque femme ait un cycle hormonal d'environ 28 jours, toutes ne ressentent pas les mêmes symptômes lors de leurs règles. Certaines ont la chance de ne ressentir que peu de douleurs, tandis que d'autres peuvent souffrir de maux de tête et de nausées intenses.

Cependant, cette situation peut avoir des conséquences négatives dans le monde professionnel, car les employeurs n'ont pas tous la même tolérance face à ce problème. Malgré cela, de plus en plus d'entreprises adoptent le concept du congé menstruel pour soutenir leurs employées.
 

Comment justifier une absence en raison de ses menstruations ?

Comme mentionné précédemment, les symptômes et le déroulement du cycle hormonal varient considérablement d'une femme à l'autre. Par conséquent, dans certains cas extrêmes, un congé menstruel peut sembler nécessaire pour certaines femmes au sein de la population féminine.

 

L'intérêt du congé menstruel

Pendant longtemps, la question des douleurs menstruelles était ignorée dans le débat public, mais au cours des dernières années, les médecins n'hésitent plus à aborder le sujet. Les femmes souffrant d'endométriose sont particulièrement touchées par cette condition, souffrant de douleurs intenses pendant plusieurs jours chaque mois. Cependant, les symptômes peuvent avoir d'autres explications, comme la présence de kystes aux ovaires ou à l'utérus. Les travailleuses qui subissent ces symptômes pourraient bénéficier d'un congé menstruel si leur état le nécessite, notamment en cas de fortes nausées, de règles hémorragiques, de maux de tête violents ou de crampes intenses au niveau du ventre.

De nombreuses femmes concernées par ces troubles s'absentent déjà du travail durant les jours les plus difficiles de leur cycle, en demandant un arrêt maladie de courte durée à leur médecin. Toutefois, cela entraîne souvent une perte de salaire due à la période de carence de la sécurité sociale. L'instauration d'un congé menstruel permettrait de remédier à cette situation en limitant l'impact sur le montant de leur salaire. Une proposition de loi visant à créer un congé menstruel devrait bientôt être présentée à l'Assemblée nationale.

 

Des entreprises ont déjà pris cette initiative

Les douleurs menstruelles ne touchent pas toutes les femmes de la même manière, et certaines ont la chance de ne pas en souffrir lors de leurs règles. Par conséquent, sur le plan théorique, il n'y a pas d'obstacle à travailler ou à faire du sport pendant cette période. Cependant, pour celles qui souffrent de symptômes invalidants, un congé menstruel peut sembler approprié.

Certaines entreprises ont donc choisi de tester cette solution en proposant des jours de congé payé supplémentaires à leurs employées qui en ont besoin. Par exemple, la société Louis Design, spécialisée dans les meubles, offre des jours de congé menstruel à ses employées si elles souffrent de symptômes invalidants. Le congé menstruel est également expérimenté dans le secteur public, notamment pour les femmes travaillant à la ville de Saint-Ouen.

 

Les parlementaires étudient la question du congé menstruel

En Espagne, le congé menstruel est déjà en place depuis un certain temps. Certains élus français estiment qu'il devrait également être légalement reconnu en France plutôt que laissé à la discrétion de chaque employeur. Plusieurs députés écologistes, dont Sébastien Peytavie, Sandrine Rousseau et Marie-Charlotte Garin, travaillent sur le sujet à l'Assemblée nationale et prévoient de présenter un texte aux autres parlementaires. Le congé menstruel permettrait aux femmes de prendre un congé sans subir de jours de carence, tout en respectant leur secret médical. Les élus socialistes sont également favorables à cette mesure, qui est souvent réclamée par des associations féministes et la population.

 

Inquiétudes et débats houleux

Selon une étude menée par Aline Boeuf, chercheuse à l'Université de Genève, la proposition d'un congé menstruel pourrait ne pas être accueillie favorablement dans le monde professionnel. Les douleurs menstruelles ne concernent qu'une partie des femmes, ce qui pourrait entraîner de l'incompréhension de la part de leurs collègues masculins. Bien que cette option puisse offrir un certain confort à certaines femmes, elle pourrait également les exposer à des discriminations supplémentaires lors de la recherche d'emploi. Le MEDEF s'est déjà prononcé contre cette mesure, craignant qu'elle ne nuise à la carrière des femmes en les empêchant d'accéder à des postes à responsabilité. De plus, cette proposition pourrait susciter des réactions négatives chez certains hommes qui se sentiraient lésés par l'avancée des droits des femmes.

 

Une mesure incomplète et un problème majeur

En réalité, les femmes atteintes d'endométriose ou souffrant de symptômes invalidants durant leurs règles ne subissent pas seulement des conséquences sur leur carrière professionnelle, mais aussi sur leur vie intime et leurs loisirs. Outre le congé menstruel, les médecins et les militantes féministes réclament une prise en charge plus globale de ces troubles. Les femmes ont longtemps été induites en erreur en pensant que les douleurs menstruelles étaient normales ou imaginaires, mais aujourd'hui, les praticiens connaissent mieux ces pathologies et proposent de nouveaux traitements adaptés aux patientes.

Bien que l'obligation d'un congé menstruel en France ne soit pas encore confirmée, le gouvernement est à l'écoute des députés concernant ce sujet.

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