Faut-il se passer d’une complémentaire santé ?

Faut-il se passer d’une complémentaire santé ?
20 Nov. 2023

La complémentaire santé demeure un élément essentiel pour la plupart des Français, comme l’a souligné une étude réalisée pour le compte de la Mutualité française en mai 2015. Cette nécessité s’accroît avec l’âge, avec 89 % des 35-49 ans, 93 % des 50-64 ans et 96 % des 65 ans et plus la considérant comme indispensable. La question de s’en passer volontairement, c’est-à-dire de financer soi-même la partie des soins généralement remboursée par l’assurance maladie, peut sembler étrange. Selon le Haut Conseil pour l’avenir de l’assurance maladie, seulement 4 % de la population, soit environ 2,6 millions de personnes, ne disposent pas de complémentaire santé, avec des raisons financières et des choix personnels comme principales explications, selon un rapport de juillet 2013 sur la généralisation de la couverture complémentaire santé.

 

Opter pour l’autonomie en matière d’assurance

Choisir délibérément de ne pas souscrire une assurance complémentaire santé, en dehors de toute pression financière, revient à assumer la responsabilité de sa propre couverture santé, quels que soient les aléas de la vie. Cette décision découle d’une réflexion personnelle sur la conformité aux normes sociales en matière de soins. Bien que la grande majorité des dépenses de santé courantes et majeures soient actuellement prises en charge par l’assurance maladie obligatoire, cette décision ne doit pas être prise à la légère. En effet, l’absence de complémentaire santé individuelle signifie que près d’un quart des dépenses de santé devra être assumé individuellement, selon les statistiques de fin 2017.

 

Les éléments essentiels à considérer

Dans tous les cas, avant de renoncer à une assurance santé individuelle, plusieurs considérations doivent être prises en compte :

  • Évaluation de l’état de santé : Il est crucial d’être en bonne santé, même si cela ne garantit pas l’avenir.
  • Analyse financière : Il est nécessaire de comparer le coût annuel d’une assurance individuelle avec les remboursements annuels par rapport à la consommation de soins. Ce calcul doit être effectué sur plusieurs années pour être significatif.
  • Gestion financière responsable : S’engager à épargner les sommes qui auraient normalement été dépensées contribue à constituer une réserve financière pour faire face aux dépenses imprévues de soins.
  • Choix réversible : La décision de renoncer à une assurance santé individuelle n’est pas définitive. Jusqu’à environ 70 ans, il est possible de souscrire une assurance individuelle sans questionnaire de santé, pénalités ou frais annexes.
  • Couverture ciblée : Il est envisageable de renoncer à une assurance santé générale et d’opter pour une couverture spécifique des frais d’hospitalisation, notamment en cas de séjour prolongé. 

Ces points permettent de prendre une décision éclairée, sachant que le choix peut être réévalué à tout moment et qu’il existe des alternatives ciblées en fonction des besoins spécifiques.

 

7 motifs possibles de renoncer à une assurance santé

  • Vous êtes touché par une affection de longue durée (ALD) nécessitant des traitements coûteux et à long terme, bénéficiant d’une prise en charge à 100 % par l’assurance maladie. Si vous consultez principalement des médecins sans dépassements d’honoraires, une complémentaire individuelle peut ne pas être essentielle, mais restez vigilant en vieillissant pour éviter les complications médicales.
  •  Si vous évitez les consultations avec dépassements d’honoraires et adoptez un comportement responsable envers les professionnels de la santé, vous pouvez envisager des garanties plus modestes. Optez pour une formule d’entrée de gamme ou assumez le montant du ticket modérateur si vos besoins en soins sont limités.
  • Si vous recourez aux médecines alternatives, peu remboursées par l’assurance maladie, certaines complémentaires couvrent ces dépenses. Cependant, si votre utilisation de la médecine est non conventionnelle, vous pourriez vous passer d’une complémentaire santé, en privilégiant éventuellement un contrat spécialisé en hospitalisation.
  • En tirant parti des propositions de prévention gratuites de l’assurance maladie, telles que les bilans de santé et les consultations préventives, une complémentaire santé d’entrée de gamme peut devenir facultative si ces services sont jugés suffisants.
  • Si votre reste à charge est élevé pour des soins coûteux tels que l’optique ou l’appareillage auditif, comparez les cotisations et remboursements des dernières années pour déterminer si une complémentaire santé justifie réellement son coût.
  • Si vous avez des ressources limitées, l’éligibilité à la Complémentaire santé solidaire vous exempte de la souscription à une complémentaire santé individuelle, bénéficiant d’un dispositif mis en place par les pouvoirs publics.
  • En cas de licenciement éligible à l’assurance chômage, la portabilité de votre contrat santé et prévoyance d’entreprise peut vous dispenser de souscrire une complémentaire santé individuelle pendant une période limitée de 12 mois et ce, gratuitement.
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